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Alcool et risque cardiovasculaire


Le débat sur les conséquences sanitaires de la consommation d’alcool est toujours aussi vif. Selon les pays, l’intolérance vis-à-vis de l’alcool varie avec l’impression qu’en France, la tendance est à l’abstinence complète.

Il n’est absolument pas contestable que la consommation aiguë ou chronique d’alcool en grande quantité est associée à des conséquences organiques nombreuses et néfastes au niveau cardiaque. Les effets aigus sont représentés par une diminution de la contractilité cardiaque, des troubles du rythme, une hypertension artérielle et parfois des épisodes de mort subite. Au niveau chronique et lorsque les consommations sont élevées, on assiste à une dysfonction ventriculaire, à des arythmies chroniques et à une cardiomyopathie alcoolique. Au niveau cérébral les consommations exagérées d’alcool sont associées à des accidents ischémiques ou hémorragiques. Au niveau extra-cardiaque, les effets psychiatriques sont bien connus et les effets sur le cancer et le foie ont été parfaitement documentés.(1)

Néanmoins, il est nécessaire de remettre la consommation d’alcool en perspective. Les consommations exagérées et brutales d’alcool occasionnent un sur-risque d’infarctus du myocarde qui a été décrit également en France. À l’opposé, les consommations chroniques modérées sont associées à une protection cardio-vasculaire sous toutes les latitudes.(1) Il est bien difficile d’imputer aux composants de l’alcool la totalité des bénéfices de cette consommation chronique et modérée.

Le paradoxe Français

Si l’on prend l’exemple du paradoxe français(2), on évoque alors une consommation de vin rouge associée à une alimentation variée dominée par une consommation de fruits et de légumes qui sont eux aussi enrichis en polyphénols. Il y a donc l’effet propre de l’éthanol à dose modérée, l’effet des polyphénols du vin rouge et l’effet des antioxydants retrouvés en grande quantité dans les fruits et légumes frais. Par ailleurs, la consommation de fromages et de produits laitiers au sens large apporte des quantités importantes de calcium qui sont bénéfiques sur le plan de la pression artérielle et du syndrome métabolique ce qui annule l’effet potentiellement néfaste des graisses saturées sur l’athérosclérose vasculaire.(3,4)

Au-delà de la partie nutritionnelle et des comportements humains dans les pays méditerranéens, il faut bien rappeler que cette alimentation méditerranéenne est accompagnée d’exercice physique régulier et de modes de vie très différents. Par conséquent la plupart des recommandations en cardiologie insistent sur la consommation d’alcool à doses modérées s’intégrant dans une alimentation plus large et dans la pratique de l’exercice physique aussi soutenu que possible. Les plus grands supporteurs du vin rouge sont aujourd’hui plus nombreux en dehors de la France !

À doses modérées, l’alcool protège vis-à-vis de l’athérosclérose.

La protection cardio-vasculaire liée à l’alcool est expliquée en partie par les modes de vie tels que l’alimentation et l’exercice physique.

Seules les consommations exagérées d’alcool sont dangereuses pour la santé et sont à proscrire.

1-Ruidavets JB et al., Patterns of alcohol consumption and ischaemic heart disease in culturally divergent countries: the Prospective Epidemiological Study of Myocardial Infarction (PRIME). BMJ. 2010 Nov 23;341:c6077.

2-Ferrières J. The french paradox: lessons for other countries. Heart. 2004 Jan;90(1):107-11.

3-Bongard V, et al., Food groups associated with a reduced risk of 15-year all-cause death. Eur J Clin Nutr. 2016 Jun;70(6):715-22

4-Estruch R, et al., Primary Prevention of Cardiovascular Disease with a Mediterranean Diet. N Engl J Med. 2013 Apr 4;368(14):1279-90

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