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De l'excès de protection gastrique au risque rénal


L'association entre l'utilisation d'inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) et le risque de néphrite interstitielle aiguë (NIA) est bien établie. Aujourd'hui, compte tenu de la fréquence d'utilisation des IPP, il s'agirait même de la première cause de NIA médicamenteuse, devant les antibiotiques.

Des données préliminaires ont aussi suggéré l'association possible entre la prise d'IPP et le risque de maladie rénale chronique (MRC). L'objet de ce travail(1) est de mieux évaluer le risque liant un traitement par IPP et l'émergence ou la progression d'une MRC.

Dans cette analyse de registres, 2 grandes cohortes de "vétérans" américains ont été comparées. Dans la première, les 173 321 individus étaient traités par des IPP et dans la seconde (n= 20270) le traitement gastroprotecteur était un antagoniste des récepteurs H2 (anti-H2). Les 2 cohortes ont été suivies sur plus de 5 ans et toutes les comorbidités (pression artérielle, diabète, maladie cardiovasculaire) pouvant avoir un impact sur la maladie rénale chronique ont été pris en compte pour une analyse finale ajustée.

Quatre résultats peuvent résumer l'étude.

1) Le risque relatif (RR) d'observer une diminution de la filtration glomérulaire estimée en dessous de 60 ml/min était de 1,22 dans le groupe IPP.

2) Dans ce même groupe , l'augmentation du risque de doublement de la créatinine était de 1,53.

3) Le risque de voir survenir une IRC terminale était majoré d'un facteur 1,96 dans la cohorte IPP.

4) Il existait une augmentation significative des risques rénaux sus-cités avec la durée de prise de l'IPP.

Cette étude rétrospective suggère bien un lien entre la prise d'IPP (en particulier prolongée) et le risque de survenue d'une IRC et/ou sa progression. Le lien causal n'est pas établi, pas plus que le mécanisme. D'autres études auront à préciser l'importance de ce lien et éventuellement son caractère causal. Mais ces données incitent à bien respecter les durées de prescriptions des IPP en fonction de leurs indications respectives. Ils ne doivent pas être considérés comme des médicaments de confort.

La consommation prolongée d'inhibiteurs de la pompe à proton

pourrait majorer le risque de maladie rénale chronique

1 - Proton Pump Inhibitors and Risk of Incident CKD and Progression to ESRD. Xie Y, Bowe B, Li T, Xian H, Balasubramanian S, Al-Aly Z. J Am Soc Nephrol. 2016 Oct;27(10):3153-3163.

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