Les antagonistes de la LHRH semblent avoir un profil de tolérance et un risque de morbidité meilleurs que les agonistes, au moins chez des patients porteurs de facteurs de risque cardiovasculaires significatifs. Cette étude de la littérature, sous la forme d’une méta-analyse, a évalué l’efficacité et la tolérance d’un traitement par antagonistes de la LHRH, donnés pour un adénocarcinome prostatique évolué, comparativement à un traitement standard par suppression androgénique.

L’étude est significative puisqu’elle porte sur 13 essais publiés (10 essais cliniques randomisés et 3 essais cliniques non randomisés), les auteurs faisant une critique objective de la méthodologie. Ils rappellent que dans la plupart des études, la survie globale est identique dans les deux bras de traitement. Il n’y a pas non plus de différence en termes de survie sans progression biologique. Concernant les effets indésirables et la tolérance, il y a eu plus de douleurs au site d’injection avec les antagonistes (RR : 7.88 IC à 95% (5.65 - 10.98)) mais les évènements cardiovasculaires sont survenus moins fréquemment chez ces patients en comparaison avec le traitement standard (RR : 0.60 IC à 95% (0.38 à 0.94)). Mais s’il y avait une réduction globale du risque cardiovasculaire, le risque d’infarctus du myocarde (RR : 0.49, IC à 95% (0.07 - 3.48)) ou d’accident cérébro-vasculaire fatal (RR : 0.49, IC à 95% (0.12 à 1.94)) a été identique.
Cet article est particulièrement intéressant pour comprendre l’intérêt qu’il peut y avoir à prescrire des antagonistes de la LHRH
pour les adénocarcinomes prostatiques évolués en termes de réduction du risque cardiovasculaire.
Ce risque est réduit avec les antagonistes, notamment chez les patients les plus à risque,
mais les auteurs rappellent qu’il faudra plus d’études observationnelles et de données scientifiques pour valider ces conclusions.
Reference: Frank Kunath, et al.Gonadrotropin-releasing hormone antagonists versus standard androgen suppression therapy for advanced prostate cancer. A systematic review with meta-analysis. BMJ Open 2015 ; 5(11): e0088217