Carina Blomström-Lundqvist (Uppsala, Suède) a présenté les résultats de l’étude CAPTAF (qui a comparé les résultats de l’ablation de FA avec le traitement médical optimisé, en termes de qualité de vie et de charge (« burden ») résiduelle de FA mesurée par un dispositif implanté.
En effet l’ablation est réalisée chez des patients symptomatiques, pour améliorer leur qualité de vie (le rythme sinusal l’améliorant), et on a trop souvent oublié cet aspect dans les études. Par ailleurs le suivi des rechutes par des tracés discontinus espacés peut manquer beaucoup d’évènements, ce qui n’est pas le cas avec un dispositif implanté en sous-cutané fonctionnant en permanence. Le critère d’évaluation principal est donc la qualité de vie sur les 12 mois de suivi, et entre autre critères secondaires, la charge de FA mesurée par le dispositif implanté. Les inclusions ont concerné des patients symptomatiques, non contrôlés ou intolérants à un anti-arythmique ou un béta-bloquant, avec une ACFA dépistée depuis plus de 6 mois, avec au moins un tracé diagnostique dans les 12 derniers mois, entre 30 et 70 ans. Ainsi, 155 patients ont été inclus, tous ont reçu l’enregistreur sous-cutané, 79 patients sont randomisés dans le groupe ablation, laquelle consiste en une isolation classique des veines pulmonaires et 76 patients sont dans le groupe anti-arythmique. Les patients ont un âge moyen de 56 ans, on note 70% d’ACFA paroxystiques, une charge d’ACFA de 25% du temps enregistré par le dispositif pendant la phase de pré-inclusion ; 59% des patients sont alors en score EHRA 3 donc avec des symptômes sévères.
Les résultats montrent un meilleur état, avec le score SF36 à 73 un an après ablation contre 65 sous antiarythmiques (p = 0.0084). La charge de FA est également mieux réduite dans le groupe ablation avec 5.6% du temps à 12 mois contre 11.6% dans le groupe contrôle (p = 0.1127). Le score EHRA est à 1.6 à 12 mois sous ablation contre 2.1 avec un p = 0.0079. On observe 11.4% de complications durant les ablations avec 2.5% de tamponnades, et ensuite 6.3% de complications cardio-vasculaires ultérieures, contre 23.7% dans le bras anti-arythmique. Cette approche ablative est donc supérieure pour améliorer la qualité de vie. Pour autant la charge de FA n’est pas significativement réduite. Ne pas oublier quand même le possible effet placebo lié à l’intervention elle-même sur le vécu ultérieur des patients.
Notre avis : vu le prix et les risques de l’ablation, les inconvénients des anti-arythmiques, l’inévitable anticoagulation, on se prend à penser qu’une approche de contrôle seul de la fréquence cardiaque n’est pas si ridicule ! Au besoin en ablatant la jonction et en appareillant en VVIR si nécessaire ! Le mieux (perçu par le médecin) est parfois l’ennemi du bien !