C'est une enquête de MEDIACITES publiée le 10 juin dernier qui a mis en lumière cette situation. Dans la région, un certain nombre d’enfants en bas âge ne se nourrissent que de boissons sucrées.
Des enfants de trois ou quatre ans ont déjà leurs dents de lait tachées, noircies par la carie ou réduites à l’état de racines. Ce syndrome, également appelé "carie multiple précoce du jeune enfant", se manifeste par l'apparition de caries sur les dents de lait, des incisives aux canines, voire jusqu'aux molaires.
Cette attaque de la denture lactéale a de multiples conséquences : troubles de la mastication, de la phonation, stigmatisation et retards d’éruption des dents définitives.
Sous irrigation permanente de sodas, la salive n'est plus capable de neutraliser les acides qui se forment après ingestion d’aliments ou de boissons. Comme si cela ne suffisait pas, les sodas contiennent eux-mêmes de nombreux conservateurs dont l’acide benzoïque, l’acide phosphorique et l’acide citrique.
Ces enfants, les professionnels de santé et de la petite enfance les connaissent bien. Ces "bébés Coca" sont la plupart du temps issus de milieux défavorisés. Les parents leur donnent des boissons sucrées à outrance – voire exclusivement - car eux-mêmes en consomment.
A côté de la prévention qui a bien du mal à toucher les populations concernées, un étiquetage informatif ou tout simplement un logo serait une nouvelle arme contre ce nouveau fléau. Les dentistes expliquent déjà à la future maman le risque de “carie du biberon” lors de l’examen bucco-dentaire de la femme enceinte. Il va leur falloir aborder celui de la « carie du soda ».
Dr Jean-Paul Pénégry
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