Le dépistage du cancer du poumon via le scanner thoracique à faible dose chez les fumeurs à risque, a démontré une réduction de la mortalité par cancer, incitant son application dans plusieurs pays. Cependant, parmi les personnes dépistées, 30 à 50 % sont encore fumeuses. En l'absence de programmes spécifiques de soutien au sevrage tabagique, le dépistage du cancer seul ne semble pas réduire le taux de tabagisme. Cette étude observationnelle prospective fait état de la participation à un programme de soutien au sevrage tabagique optionnel associé à un programme de dépistage du cancer du poumon dans le cadre du Yorkshire Lung Screening Trial (YLST) au Royaume-Uni.
Une invitation au dépistage a été envoyée à 44 943 personnes et un peu plus de la moitié a répondu, dont 7 853 étaient éligibles pour le dépistage du cancer du poumon : 55 à 80 ans, tabagisme ³ 30 paquets années, tabagisme au cours des 15 dernières années. Les fumeurs actifs (2226) se sont vu proposer le programme de soutien tabagique via une consultation avec un professionnel de santé dédié, puis un suivi hebdomadaire de 4 semaines. 89 % des fumeurs ont accepté une consultation de tabacologie, et 75% ont accepté une prise en charge. Au final, 15% des fumeurs ont déclarés avoir arrêté de fumer à 4 semaines.
Un fumeur avait plus de chance de participer s’il était de sexe féminin, si la dépendance à la nicotine était modérée ou élevée et s’il était motivé.
Un fumeur avait plus de chance de déclarer un arrêt du tabac à 4 semaines après avoir participer s’il était de sexe masculin, s’il était motivé, s’il avait déjà essayé d’arrêter et s’il fumait moins de 10 cigarettes par jour.
Le Comité national de dépistage britannique recommande d'intégrer le soutien au sevrage tabagique dans les futurs programmes nationaux de dépistage du cancer du poumon, compte tenu du taux élevé d'acceptation de ce soutien observé dans cette étude (75% des fumeurs) et du taux élevé d’arrêt du tabac auto-déclaré à 4 semaines (15%). En France, où le dépistage du cancer du poumon n’apparait pas dans les recommandations officielles, la mise en place d'un tel programme combiné nécessiterait des études supplémentaires, avec une analyse de coût-efficacité, afin d'évaluer son impact potentiel et sa viabilité.
Commented by : Dr Mathilde Oranger
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