Les exacerbations de BPCO représentent un enjeu majeur dans l’évolution de la maladie et ces dernières années, l’exploration de la voie de l’inflammation de type Th2 est mise en avant dans la physiopathologie de la BPCO pour un sous-groupe de patients. Bien que les biothérapies anti-IL5 n’aient pas prouvé leur efficacité, le dupilumab, qui bloque les voies de l’IL-4 et l’IL-13, a montré l’an dernier une diminution significative des exacerbations dans un essai randomisé de phase III (BOREAS) chez des patients BPCO bien sélectionnés.
L’objectif de ce nouvel essai multicentrique, randomisé en double aveugle (NOTUS), était de confirmer l’efficacité du dupilumab vs placebo sur la réduction des exacerbations modérées et sévères chez des patients BPCO avec profil Th2. La construction de l’essai était similaire à l’étude précédente, avec une analyse intermédiaire. Les patient inclus étaient âgés de 40 à 85 ans, étaient suivis pour une BPCO GOLD II/III, jugés non asthmatiques, exacerbateurs fréquents, avec une hyperéosinophilie > 300/mm3, sans comorbidités, sous traitement inhalé optimal, fumeurs actifs ou sevrés. Le suivi a duré 52 semaines.
Au total, 935 patients ont été randomisés : 470 dans le groupe dupilumab et 465 dans le groupe placebo. La moyenne d’âge était de 65 ans, avec environ 30 % de fumeurs actifs, plus de 98 % des patients étaient sous tri-thérapie inhalée, avec un VEMS post-BD à 50,1±12,6%, une éosinophilie sanguine à 407±336 /mm3, un nombre d’exacerbation à 2,1±0,9/an. Le taux d'exacerbations était significativement plus faible dans le groupe dupilumab que dans le groupe placebo (0,86 vs 1,30), soit une diminution de 34 %. Concernant les résultats secondaires, le VEMS pré-BD a également montré une amélioration significative (139 mL vs 57 mL, P<0,001) avec un maintien à 52 semaines.
Cet essai confirme l’efficacité du dupilumab sur la réduction du taux d’exacerbations annuel d'une sous-population très spécifique de patients atteints de BPCO, identifiée par le taux d’éosinophiles sanguins. En d'autres termes, le dupilumab pourrait se positionner comme un outil supplémentaire, et sûr, pour une partie des patients, dans des conditions bien définies.
Commented by : Dr Mathilde Oranger
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