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Famille et addictions

La valeur et l’importance que constitue la famille dans le maintien d’une bonne santé mentale et sociale n’est plus à démontrer. Une famille elle même en bonne santé offre un environnement propice à la croissance et au bon développement physique et psychique de ses membres.


La famille permet à l’individu de forger sa personnalité mais les carences éducatives éventuelles sont un terrain de développement de conduites addictives chez les adolescents attirés par la consommation de nouvelles drogues. La délinquance marque également les parcours.


Cet article se nourrit d’une recherche de littérature sur le sujet ainsi que la consultation de livres et d’articles permettant d’étudier l’impact de l’environnement familial sur la prévention de la toxicomanie chez les jeunes.

L’Iran est un pays qui détient une des populations les plus jeunes du monde et les auteurs de cet article se sont intéressés aux bouleversements physiques et psychiques à l’adolescence et notamment lors de la puberté avec des conséquences sur la pensée et le comportement des jeunes. La présence des parents et leur rôle d’écoute et d’information sur cette période difficile est essentielle, il est important qu’ils connaissent les fréquentations et camarades de classe de leurs enfants.


Les évènements de vie tels que l’accès à l’indépendance par rapport aux parents, l’emploi, le mariage ou le fait de devenir parent soi-même créent un stress majeur qui peut ouvrir la voie à des pratiques addictives.

Il est à noter dans les familles de plusieurs pays que le manque de cadre et de sécurité affective sont des facteurs de risque de consommation de drogues chez les adolescents et ce phénomène augmente avec le niveau d’instruction notamment pour ce qui concerne la cocaïne, le cannabis et l’ecstasy.



La prévention s’exerce à plusieurs niveaux :

  • Prévention primaire pour empêcher ou retarder la consommation

  • Prévention secondaire pour éviter une nouvelle consommation

  • Prévention tertiaire pour éviter la rechute chez des personnes traitées pour leurs addictions, maintenir les bénéfices acquis et permettre une réinsertion de qualité sociale et familiale.

Les recherches décrivent bien les facteurs de risque et les facteurs de protection vis-à-vis des addictions. Cet article s’intéresse surtout aux facteurs en lien avec la famille.



Facteurs familiaux de la dépendance :

La présence d’une ou plusieurs personnes dépendantes dans la famille entraîne plus de mimétisme et diminue la capacité des membres consommateurs à exercer leur autorité.

Conflits permanents et risques de séparation/divorce créant une atmosphère d’insécurité dans la cellule familiale.

Violences physiques, psychiques et sexuelles, humiliations.

Besoins physiologiques et psychologiques non couverts dans la famille, notamment pour les adolescents.

Manque de cadre ou cadre trop rigide


Facteurs sociaux de la dépendance :

Chômage, pauvreté et précarité sociale qui est à risque de comportements délinquants notamment de deal.

Fréquentations en lien avec les produits facilitant l’accès plus facile aux substances et au plaisir qu’elles procurent constituant un rite d’inclusion dans le groupe de pairs.

Manque d’installations sportives et de loisirs pour les jeunes : cette population a besoin de sensations fortes et de nouvelles expériences.


Éclatement de la famille : dans les familles dysfonctionnelles, les conflits fréquents sont associés à plus de comportements déviants et délinquants. Les séparations et remariages sont source de difficultés pour les enfants à s’identifier.


Carences éducatives : la négligence des parents ou au contraire une position très stricte entraînent des difficultés dans la gestion des émotions des enfants et une difficulté à s’individuer.


Manque d’intimité : c’est un facteur réduisant l’intégration et l’harmonie dans la famille avec une recherche de lien à l’autre à l’extérieur qui sera souvent pathologique et malsain.


Manque d’alphabétisation et faible niveau culturel parental : cela rend difficile la transmission d’un bon niveau d’éducation aux enfants et de culture générale. Les parents sont alors déficients dans leurs compétences éducatives, ce qui se transmet aux enfants et expose à la toxicomanie.


Manque de compétences psychosociales : le lien à l’autre sera altéré avec une difficulté à s’affirmer et donc un risque de maltraitance par le groupe de pairs.



Quant aux facteurs de protection vis-à-vis de la toxicomanie, ils ne sont pas nécessairement l’opposé des facteurs de risque.

Un cadre sécurisant permet d’acquérir des valeurs positives, la connaissance des normes sociales afin d’avoir une identité et des comportements sains et adaptés. Des maltraitances et préjudices peuvent émaner de la famille elle-même ou du fait de violences subies sans intervention de la famille.


Informer sur les risques des produits et attitude négative de la famille vis-à-vis de la toxicomanie. Responsabiliser le jeune : l’accompagner et le guider pour qu’il puisse s’affirmer face aux pressions et aux provocations des autres.


Adopter un style éducatif adapté : dialoguer, expliquer, informer pour permettre à l’adolescent de penser et agir avec sagesse, les parents constituant pour lui un modèle positif. Apprendre à son enfant à s’affirmer : cela permettra d’affirmer ses pensées et opinions même si elles vont à l’encontre de celles des autres.


Communiquer efficacement : l’enfant doit se sentir en sécurité et en confiance dans le lien à ses parents pour favoriser le dialogue. Renforcer l’estime de soi et la confiance en soi de ses enfants en leur laissant une certaine liberté tout en les guidant dans des choix et comportements favorables.


En conclusion, la famille est un système dynamique qui doit s’efforcer de rester sécure et vigilant vis-à-vis de ses membres et notamment des enfants.

Dr Karima Koubaa





Naeim, Mahdi Msc; Rezaeisharif, Ali Phd

Department of Counseling, University of Mohaghegh Ardabili, Ardabil, Iran

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