Les enfants perdent la protection vaccinale et sont particulièrement vulnérables aux infections évitables par la vaccination après une chimiothérapie. Cependant, les recommandations en matière de revaccination sont hétérogènes et il existe souvent un manque de revaccination post-chimiothérapie.
Cette étude rétrospective a été conduite afin (1) d'évaluer l'immunité vaccinale des enfants avant et après la fin du traitement pour cancer hématologique et (2) déterminer si le programme institutionnel actuel de revaccination basé sur les résultats de la sérologie vaccinale semble suivi et efficace. Les données de tous les enfants traités par chimiothérapie entre avril 2015 et juillet 2021 aux Geneva University Hospitals ont été extraites des dossiers médicaux hospitaliers pour analyse. Les taux d'anticorps sériques et le moment de la vaccination ont été évalués pour la diphtérie, le tétanos, le Streptococcus pneumoniae, l'Haemophilus influenzae type b (Hib), la rougeole, la varicelle et l'hépatite B. Au total, 31 enfants (âge médian de 9 ans) ont été inclus dans l'analyse. Au moment du diagnostic du cancer, 90% des enfants étaient protégés contre le tétanos, la diphtérie et la rougeole ; 65 à 67% contre le pneumocoque et la varicelle ; et 25% contre l'hépatite B. À la fin de la chimiothérapie, 67% à 71% des patients étaient protégés contre le tétanos, la varicelle et la rougeole ; 40% sont restés protégés contre l’hépatite B ; et 27 à 33% contre le pneumocoque et la diphtérie. Les patients ont été revaccinés à différents moments après la fin de la chimiothérapie mais pas systématiquement. Au cours de la première année suivant la chimiothérapie, 20 à 25% des enfants restaient sans protection contre le pneumocoque, la rougeole et l'hépatite B, un tiers contre la diphtérie, mais tous étaient protégés contre le tétanos et la varicelle.
En conclusion, un programme de vaccination individualisé post-cancer efficace, basé sur les résultats sérologiques, doit être accompagné d'une méthode de suivi sérologique appropriée afin d'évaluer si des doses de rappel sont nécessaires. Cette étude soutient la vaccination de tous les enfants avec une dose du pneumocoque conjugué 13-valent au moment du diagnostic du cancer et 3 mois après la chimiothérapie avec le vaccin combiné diphtérie-tétanos-coqueluche acellulaire/poliomyélite/virus de l'hépatite B +/- Hib, le vaccin conjugué 13-valent contre le pneumocoque et le vaccin contre le méningocoque, y compris le vaccin contre la rougeole/les oreillons/la rubéole-varicelle-zona en cas de bonne reconstitution immunitaire.
Commented by : L'équipe éditoriale de VaccineXPERT.fr
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