En Amérique du Nord, le nombre de décès par surdose aux opioïdes est très important ces dernières années, avec un pic en particulier pour le Canada pendant la période du COVID. De nombreux paramètres pourraient être impliqués, mais la question principale demeure la prévention de ces surdoses chez les usagers.
L’arrivée de nouvelles modalités de traitement de substitution opioïdes, en particulier des formes injectables de buprénorphine d’action prolongées (BAP), disponible depuis 2020 au Canada, permettent aujourd’hui d’espérer d’une part une meilleure observance de ces traitements et d’autre part une prévention du risque de surdose par du fait des concentrations plasmatiques élevée et continues en buprénorphine procuré par l’utilisation de BAP.
Pour vérifier cette hypothèse, les auteurs ont donc observé et comparé l’évolution sur 6 mois de trois cohortes de patients, pour un total de 379 sujets, suivis pendant la période COVID : Un groupe traité par buprénorphine d’action prolongée (BAP), un groupe traité par buprénorphine/Naloxone sublinguale (SL), et un groupe traité par méthadone.
Dans leur étude, le taux d’incidence (nombre de personnes pour 100 personnes par année) du surdosage non létal était de 46,8 (n = 18), 19,3 (n = 10) et 1,7 (n = 1) respectivement dans les cohortes méthadone, buprénorphine-naloxone en comprimés sublinguaux et buprénorphine à libération prolongée. Le risque ajusté de présenter une surdose non létale était de 8,59% (IC 95%, 3,10-14,08% ; P = 0,0022) pour la méthadone vs BAP, et de 6,51% (IC 95%, 1,46-11,56% ; P = 0,0115) pour la buprénorphine naloxone SL VS BAP.
En conclusion, l’utilisation de buprénorphine d’action prolongée a été associé à un taux plus faible de surdose non létale que lors de l’utilisation de forme quotidienne de méthadone ou de buprénorphine. D’autres études seront nécessaires pour confirmer ces résultats, mais la forme BAP semble toutefois prometteuse pour limiter le risque d’overdose chez les patients traité par substitution opioïde, en particulier dans les pays subissant la crise des opioïdes actuellement.
Commented by: Dr Julien CABE
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