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Les Infections Invasives à Méningocoques

Les Infections Invasives à Méningocoques (IIM) regroupent les infections graves liées au méningocoque, une bactérie qui a pour réservoir le rhinopharynx humain, la transmission interhumaine se faisant par les gouttelettes de Flügge excrétées par exemple lors de la toux ou de l’éternuement.

La plupart des IMM surviennent chez des personnes en bonne santé ne présentant aucun facteur de risque identifiable. Le taux de porteurs sains dans la population générale est estimé à 10% et il augmente à 25% chez les 15-19 ans. Lors des épidémies c’est la même souche qui se répand, la dissémination est alors dite clonale, impliquant un seul sérogroupe.


Un taux de létalité très élevé

Les IMM ont un des taux de létalité le plus élevé parmi les infections à prévention vaccinale : il est d’environ 10% pour tous les sérogroupes confondus.

Les IIM ont taux de létalité particulièrement important chez les jeunes : notamment les enfants de moins de 5 ans qui représentent 66% des décès par IIM chez les moins de 25 ans en France en 2019.

En ce qui concerne la répartition de la létalité selon les sérogroupes, en 2019, le sérogroupe W a le taux de létalité le plus important : 27% en 2019. Il était responsable de 45% des décès liés aux IIM en France ; en forte augmentation depuis plusieurs années. Et si l’on regroupe les décès liés aux sérogroupes C, W et Y, cela représente plus de 70% des décès liés aux IIM en France en 2019.



Des conséquences dramatiques

Les conséquences des IIM peuvent être redoutables avec de possibles séquelles invalidantes à vie :

  • Séquelles physiques (amputation, nécrose cutanée et insuffisance rénale),

  • Séquelles neurologiques ou cognitives (perte d’audition, trouble du langage, épilepsie, handicap visuel, déficits moteurs, troubles de l’apprentissage),

  • Séquelles psychologiques (dépression ou anxiété, stress post-traumatique, fatigue, impact péjoratif sur l’estime de soi et sur les compétences sociales).

Si un survivant sur deux n’est pas suivi médicalement à la sortie de l’hôpital, une analyse de la littérature montre que 62% des enfants âgés de 2 à 16 ans victimes d’IIM présentent des symptômes de stress post-traumatique, 49% des adolescents subissent un impact négatif de la maladie sur leurs performances académiques et 40% des enfants de 8 à 11 ans voient leur score de qualité de vie en nette diminution après une IIM sévère par rapport aux enfants bien portants.


Enfin, les patients à risque de séquelles neurologiques peuvent nécessiter un suivi à long terme :

  • Dès la sortie de l’hôpital (examen neurologique et fonctionnel, test auditif à la recherche d’une ossification cochléaire),

  • A un mois (examen neurologique et prise en charge des complications, surveillance d’une surdité et d’épilepsie),

  • Puis à un an (examen neurologique et fonctionnel, surveillance audiologique, évaluation des compétences cognitives et des facultés adaptatives, échelle de qualité de vie, dépression et/ou troubles du comportement, soutien scolaire individualisé).


Dr Emmanuel Gross




Références

[1]. Rapport Santé publique France / Institut Pasteur : les infections invasives à méningocoque en France en 2018

[2]. Rapport Santé publique France / Institut Pasteur : les infections invasives à méningocoque en France en 2019

[3]. Institut Pasteur. Méningites à méningocoques. Octobre 2021 [https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies/meningi]

[4]. European Center for Disease Control and prevention (ECDC). Disease data from ECDC Surveillance Atlas for meningococcal disease [https://www.ecdc.europa.eu/en/meningococcal-disease/surveillance]

[5]. Borg J et all, Outcomes of Meningococcal Disease in Adolescence: Prospective, Matched-Cohort Study. Pediatrics 2009;123;e502

[6]. Martinón-Torres F et all. Deciphering the Burden of Meningococcal Disease: Conventional and Under-recognized Elements. J Adolesc Health. 2016;59(2 Suppl):S12‐S20

[7]. Grootenhuis MA et al. Health related quality of life problems of children aged 8–11 years with a chronic disease. Developmental Neurorehabilitation. January 2007;10(1) : 27-33

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