Le syndrome de Guillain-Barré (SGB) est un trouble aigu du système nerveux périphérique, provoquant une paralysie flasque, une aréflexie et une atteinte sensorielle variable. Les muscles proximaux et distaux des membres peuvent être touchés, la symptomatologie évoluant vers une insuffisance respiratoire et le décès. Le SGB est considéré comme une maladie auto-immune avec différents mécanismes physiopathologiques reconnus, en particulier des infections virales ou d'autres stimulations immunitaires. L'atteinte des nerfs crâniens chez les patients atteints de lymphome diffus à grandes cellules B et de lymphome primitif du système nerveux central sont des affections rares pouvant présenter des caractéristiques cliniques similaires.
La présente étude cas détaille l'observation clinique d'un homme de 36 ans hospitalisé pour polyradiculonévrite aiguë des nerfs crâniens et des racines lombaires survenue 14 jours après la vaccination contre le SARS-CoV-2. La plupart des principaux critères de diagnostic du SGB étaient remplis, y compris les critères cliniques et électrophysiologiques. Une dissociation albuminocytologique et un taux élevé de protéines dans le liquide céphalorachidien ont également été constatés. Par conséquent, le patient a été traité par immunoglobulines intraveineuses (IVIG) avec une amélioration notable des symptômes et une récupération progressive de la motilité. Cinq mois plus tard, suite à une infection à SARS-CoV-2, le patient a présenté une aggravation des symptômes neurologiques, a été réadmis à l'hôpital et a été traité par des cycles répétés d'IVIG puis par un cycle de plasmaphérèse sans aucune amélioration. Suite à une aggravation clinique importante survenant en 10 jours, le patient transféré aux soins intensifs et est décédé en 6 jours. La cause du syndrome neurologique n'a été déterminée qu'après l'autopsie, révélant la présence d'un lymphome diffus à grandes cellules B du système nerveux périphérique primaire.
En conclusion, ce cas souligne que toute présentation clinique de type SGB nécessite toujours un diagnostic différentiel minutieux, les médecins devant également envisager la possibilité d'un cancer occulte.
Commented by: Dr Emmanuel GROSS
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