Cette étude de phase II de l’essai INSIGNIA-PAH montre l’efficacité hémodynamique et la tolérance du MK-5475, une molécule inhalée, dans le traitement de l’HTAP, en complément du traitement de fond. Ce traitement inhalé stimule la guanylate cyclase soluble (sGC) spécifiquement au niveau des tissus pulmonaires pour minimiser les effets secondaires systémiques. L’essai de phase I avait déjà démontré une bonne tolérance.
Pendant 12 semaines, 168 participants ont été randomisés en quatre groupes : placebo ou trois doses de MK-5475 (32 μg, 100 μg, 380 μg). Les patients étaient stratifiés en fonction de leur classe fonctionnelle (CF) selon l’OMS. L’objectif principal était de mesurer l’effet du traitement sur les résistances vasculaires pulmonaires (RVP) après 3 mois. Les objectifs secondaires incluaient la sécurité, le test de marche de 6 minutes (TM6), la CF, ainsi que la qualité de vie.
Au total, les participants, âgés de 34,9 à 64,9 ans, étaient suivis pour une HTAP (idiopathique, héréditaire ou associée à d'autres conditions). Ils avaient tous un traitement de l’HTAP en monothérapie (14,9%), bithérapie (45,2%) ou trithérapie (39,9%), dont un inhibiteur de la phosphodiesterase de type 5 dans 93,5% des cas. Sur le plan clinique, 64,3 % d’entre eux étaient en CF II, et ils parcouraient en moyenne 394,6 ± 71,4 m au TM6. L’observance au traitement était élevée (> 95 %). Après 3 mois, une réduction significative des RVP a été observée dans les groupes recevant 100 μg et 380 μg de MK-5475, par rapport au placebo. Il n’y avait pas d’effet notable sur le TM6, la CF ou la qualité de vie. Aucun écart significatif n'a été relevé entre les groupes en termes d'effets secondaires ou de pression artérielle.
En conclusion, le MK-5475 montre une efficacité sur l’hémodynamique des patients HTAP, en association aux autres traitements, avec un bon profil de tolérance, bien que les résultats cliniques soient mitigés, pouvant être expliqués par des groupes moyennement homogènes. Par ailleurs l'intérêt clinique de cette molécule devra être évaluée dans l'essai de phase III.
Commented by: Dr Mathilde Oranger
Comments