Comment la COVID-19 a changé l'épidémiologie des infections fébriles des voies urinaires chez les enfants admis aux urgences : une étude rétrospective
La présente étude rétrospective, menée au nom de la Société italienne de néphrologie pédiatrique (SINePe), et réalisée au sein de 17 services d'urgence pédiatriques sur la période mars - avril 2020, a analysé les infections fébriles des voies urinaires, en les comparant aux données 2018 et 2019.
Le nombre total d'infections fébriles des voies urinaires était de 339 (73 en 2020, 140 en 2019 et 126 en 2018).
Lors de la première pandémie de COVID-19, le nombre total de visites aux urgences a diminué de 75,1% et les diagnostics d'infection fébriles des voies urinaires de 45,1%, associés à une augmentation du taux de diagnostic d'infection fébrile des voies urinaires (+ 121,7%).
Une augmentation du taux de patients fébriles depuis plus de 2 jours avant l'admission (p = 0,02) a été retrouvée, associée à une augmentation significative du taux d'hospitalisation (+ 17,5% ; p = 0,008) et des valeurs de CRP (p = 0,006).
En 2020, l'utilisation d'antibiotiques par voie intraveineuse était significativement plus élevée qu'en 2018 et 2019 (+ 15% ; p = 0,025). Egalement, les cultures d'urine ont montré des pourcentages plus élevés de Pseudomonas aeruginosa et d'Enterococcus faecalis ainsi que des taux plus faibles d'Escherichia coli (p = 0,02).
En conclusion, la première vague de pandémie de COVID-19 a eu un impact essentiel sur la prise en charge des infections fébriles des voies urinaires aux urgences, entraînant une réduction absolue des admissions mais avec une sévérité clinique plus élevée, probablement en raison d'un retard de soins causé par la crainte d'une éventuelle infection nosocomiale par le SARS-Cov-2.
Dr Emmanuel GUIN
Source : BMC Pediatrics 2022; 22(1): 550
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