Les médicaments psychotropes et opioïdes sont couramment prescrits en soins palliatifs, mais les estimations nationales de prescription font défaut. Les modifications dans le paiement des soins palliatifs de Medicare en 2014 offrent la première occasion d'examiner la prescription de psychotropes et d'opioïdes et les facteurs associés à l'usage de classes médicamenteuses spécifiques.
La présente analyse transversale a été conduite pour répondre à cette question.
Au total, 554 022 bénéficiaires de Medicare de plus de 65 ans et nouveaux inscrits en centre de soins palliatifs entre le 1er juillet 2014 et le 31 décembre 2016 ont été inclus dans l’analyse.
Globalement, 70,3% des bénéficiaires de soins palliatifs se sont vu prescrire un psychotrope et 63,3% un opioïde.
Les classes psychotropes les plus couramment prescrites étaient : les benzodiazépines (60,6%), les antipsychotiques (38,3%), les antidépresseurs (18,4%) et les antiépileptiques (10,2%). Également, le lorazépam (56,4%), la morphine (52,8%) et l'halopéridol (28,6%) ont été reçus par la plupart des bénéficiaires.
La prévalence de toute prescription de psychotropes et d'opioïdes était la plus élevée parmi les femmes (76,7%), les caucasiens non hispaniques (76,6%) et les patients atteints d'un cancer (78,9%).
Par rapport aux bénéficiaires caucasiens, les bénéficiaires noirs non hispaniques étaient moins susceptibles de recevoir presque toutes les classes de psychotropes, avec une probabilité significativement plus faible de recevoir des opioïdes (64,1% vs. 57,9%; OR = 0,75 ; IC95% = [0,72-0,77]) et des benzodiazépines (61,6% vs. 52,2%; OR = 0,66 ; IC95% = [0,64-0,68]).
Enfin, des différences ont été observées selon le diagnostic des patients en soins palliatifs ; les personnes atteintes de cancer étant plus susceptibles de recevoir des opioïdes, des benzodiazépines et des antipsychotiques, mais moins susceptibles de recevoir des antidépresseurs et des antiépileptiques.
En conclusion, les médicaments psychotropes et opioïdes sont fréquemment prescrits en soins palliatifs. Des études complémentaires seraient importantes pour comprendre les facteurs motivant réellement la prescription médicamenteuse en soins palliatifs.
L'équipe éditoriale AddictoScope
Lauren B.GerlachDO, MS@LaurenGerlach, Helen C.KalesMD, Hyungjin MyraKimScD, LanZhangPhD, JulieStromingerMS, KennethCovinskyMD, JoanTenoMD, MS, Julie P. W.BynumMD, MPH, Donovan T.MaustMD, MS Journal of the American Geriatrics Society 2021; AOP: 10.1111/jgs.17085
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