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Traitement par agoniste opioïde injectable durant la grossesse

L’auteur de ce commentaire est membre du centre des sciences de la santé au sein de l’Université du Texas à Houston. Il s’agit du cas d’une jeune femme présentant un trouble d’usage d’opiacés admise en milieu hospitalier lors du troisième trimestre de sa grossesse et traitée par fortes doses d’hydromorphone pour son addiction.

En effet, elle a présenté plusieurs surdoses malgré un traitement de méthadone combiné à de la morphine orale à libération lente, en lien avec la poursuite de consommation illicite continue de fentanyl.

Ce protocole d’agoniste opioïde injectable administré en milieu hospitalier lui a permis d’arrêter les consommations et d’accoucher d’un nourrisson à terme et en bonne santé.


Cette prise en soins pose des questions éthiques relatives à la sécurité de la patiente et au traitement de son addiction ainsi qu’à la santé du fœtus. Il s’agit d’éviter les conflits entre les principes d’autonomie du patient, la bientraitance de la part des soignants et la non maltraitance ainsi que les aspects législatifs de la santé publique et individuelle.


Cette personne est rencontrée « là où elle » en est de son parcours et reste responsable de ses choix. Par contre, l’équipe peut se questionner sur le préjudice éventuel causé à l’enfant à naître, quelle part de responsabilité revient à la mère et quelle part revient à la maladie addictive.


La patiente a donné son consentement verbal éclairé à plusieurs reprises pour un traitement injectable à forte dose d’opioïdes dont l’objectif est la réduction des risques (sans nécessairement éliminer le risque) Elle a reçu une information sur les traitements alternatifs existants. Un contrat thérapeutique est important ainsi que l’avis d’un comité institutionnel éthique de l’Agence de la santé publique. Effectivement, le traitement agoniste opioïde à forte dose, même s’il est administré en milieu hospitalier présente des risques d’effets néfastes comme le syndrome de sevrage néonatal qui survient dans 60 à 80 % des cas (que ce soit des opiacés illicites ou à visée thérapeutiques).

Par ailleurs, il faut considérer le fait que ce traitement ne sera pas disponible après l’accouchement, ce qui risque de précipiter le retour aux consommations et le risque de surdose comme c’était le cas avant l’hospitalisation.

La patiente a décidé de faire adopter son nouveau-né.



Dr Karima Koubaa





Weaver, Michael MD, DFASAM

Journal of Addiction Medicine 2021; 15(5): 357-8

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