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VALIDATION D'UN MODÈLE MULTIVARIÉ POUR L’INDICATION DU TRAITEMENT SUBSTITUTIF PAR LE SURFACTANT

Depuis 4 décennies, le surfactant exogène est le principal traitement du syndrome de détresse respiratoire (SDR) néonatal. Son administration dans les 3 premières heures de vie est recommandée pour réduire le risque de fuite aériennes, de mortalité néonatale et de dysplasie bronchopulmonaire ((DBP). Les recommandations européennes actuelles suggèrent son administration aux prématurés respirant spontanément et nécessitant une pression positive continue (PPC) d'au moins 6 cm H2O et une FiO2>0,3. Cependant, bien qu'intuitive et facile à appliquer, cette recommandation est basée sur une seule étude rétrospective. Une approche précoce et ciblée reste, par conséquent, recommandée, mais les meilleurs critères pour la personnalisation du traitement ne sont pas clairement définis.



L’objectif de cette équipe internationale (Italie, Espagne et Australie) a été de valider un modèle multivarié précédemment publié, pour l’indication du traitement par le surfactant basé sur l'âge gestationnel (AG), le score échographique pulmonaire (SEP) et le rapport entre la saturation en oxygène et la fraction inspirée en oxygène (SatO2/FiO2), en utilisant un ensemble de données indépendantes. Il s’agit d’une étude observationnelle pragmatique conduite dans 10 USI néonatales italiennes et espagnoles, incluant 175 enfants prématurés (25+0 et 33+6 semaines divisées en 3 intervalles d'AG) présentant des signes cliniques de SDR et stabilisés sous CPAP nasale.


Les résultats du SEP et du rapport SatO2/FiO2 ont été recueillis peu après la stabilisation. Leur précision pronostique a été évaluée, en insu, lors de l'administration ultérieure de surfactant. Le surfactant a été administré chez 74% des prématurés nés entre l’AG de 25 et 27 semaines, chez 38,5% de ceux nés entre l’AG de 28 et 30 semaines et chez 26,5% de ceux nés entre l’AG de 31 et 33 semaines. La courbe d'étalonnage comparant les populations de validation et de développement a montré un chevauchement significatif avec un intercept = 0,08 (IC 95% : -0,34 ; 0,5) et une pente = 1,53 (IC 95% : 1,07-1,98). La cohorte de validation avait une grande précision prédictive. Sa courbe ROC a montré une aire sous la courbe de 0,95 (IC 95% : 0,91-0,99) avec une sensibilité de 0,93 (IC 95% : 0,83-0,98), une spécificité de 0,81 (IC 95% : 0,73-0,88), une valeur prédictive positive de 0,76 (IC 95% : 0,65-0,84), une valeur prédictive négative de 0,95 (IC 95% : 0,88-0,98). Un SEP ≥9 a démontré la valeur la plus élevée de sensibilité (= 0,91, IC 95% : 0,82-0,97) et de spécificité (= 0,81, IC 95% : 0,72-0,88) en tant que facteur prédictif individuel. Les performances pronostiques du SEP et du rapport SatO2/FiO2 variaient en fonction de l'AG.


En conclusion, l’étude a validé un modèle pronostique basé sur le SEP et le rapport SatO2/FiO2 pour faciliter l'administration précoce et personnalisée du surfactant, ce qui permettrait d’optimiser la prise en charge respiratoire des prématurés. Enfin, le SEP a été le prédicteur individuel le plus sensible de l'étude.


Commented by: Dr Abel Hassoun


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