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ÉCHOGRAPHIE PULMONAIRE : INCIDENCE RÉELLE D'UN PNEUMOTHORAX CHEZ LES NOUVEAU-NÉS ASYMPTOMATIQUES

Chez les nouveau-nés, le pneumothorax (PNO) est une complication grave qui peut mettre leur pronostic vital en jeu. Chez certains enfants sans détresse respiratoire, un PNO spontané peut également se développer dans certaines conditions. Chez les nouveau-nés à terme, une incidence du PNO comprise entre 0,05 % et 0,17% a été décrite. Toutefois, ces estimations se limitent uniquement aux nouveau-nés symptomatiques hospitalisés et ayant fait l'objet d'un diagnostic par radiographie thoracique. Étant donné que la radiographie pulmonaire n'est pas effectuée systématiquement chez les nouveau-nés asymptomatiques, l'incidence réelle du PNO chez les nouveau-nés pourrait être sous-estimée.


L’objectif de cette étude espagnole a été de déterminer l’incidence réelle du PNO chez les nouveau-nés asymptomatiques, grâce à l’échographie pulmonaire (EP). Il s'agit d'une étude prospective observationnelle menée à l'hôpital universitaire Basurto (Bilbao, Espagne) entre janvier 2018 et décembre 2020. Une EP a été réalisée lors de l'examen de routine des nouveau-nés asymptomatiques admis en maternité. Parmi une cohorte totale de 204 nouveau-nés asymptomatiques inclus dans l'étude, 21 (10,3 %) présentaient des signes échographiques de PNO (groupe A), et 183 (89,7 %) avaient une EP normale (groupe B).


L'échographie pulmonaire a été réalisée à l’âge moyen de 19 heures de vie (intervalle 9-34). La présence de lignes A rétro-sternales, dans le plan transversal antérieur, a été observée chez 100 % des patients du groupe A, contre aucun cas dans le groupe B (p < 0,0001). Les nouveau-nés du groupe A présentaient un point pulmonaire situé sur la ligne médio-claviculaire, indiquant une légère fuite aérienne.


Les auteurs concluent que l'EP permet une détection fiable des fuites aériennes de petite taille chez des nouveau-nés asymptomatiques. Les résultats de l’étude suggèrent que l'incidence réelle du PNO chez les nouveau-nés asymptomatiques pourrait être significativement plus élevée que celle décrite dans la littérature.


Dr Abel Hassoun



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